Peut-on guérir d’une atteinte ancienne et profonde ? Guérir c’est retrouver la santé et être délivré d’un mal qui affecte le corps.
Il ne s’agit pas ici de revenir à un état antérieur au traumatisme, comme si rien ne s’était produit. Cette vision de la guérison n’est pas concevable même pour des atteintes purement physiques : une fracture entraîne un cal osseux ou une infection laisse des traces de modifications dans le système immunitaire par exemple.
La guérison c’est plutôt une réorganisation intérieure qui se manifeste par la disparition des symptômes et qui permet de mieux vivre avec soi-même et avec les autres. Les perturbations s’effacent pour laisser place à une nouvelle personnalité enrichie des apprentissages tirés de cet évènement.
Je comprend ce qui m’arrive mais rien ne change
Le traumatisme vécu est mémorisé dans un réseau de mémoire. La victime sait que son traumatisme est passé et que toutes les situations actuelles qui l’angoisse et qu’elle cherche à fuir ne sont pas dangereuses. Elle le comprend mais elle est dans l’incapacité de changer. Le système continue de réagir comme si le danger est toujours présent. Voilà sans doute pourquoi des années de thérapie par la parole ne peuvent empêcher la victime d’être contrôlée émotionnellement par le traumatisme.
Le travail de psychothérapie peut aider les personnes à construire un récit et donner un sens au traumatisme. C’est une étape importante vers la guérison. Malgré tous ces changements positifs, si le traumatisme reste enfermé dans la partie émotionnelle de la personnalité et qu’il continue à se manifester, c’est qu’il n’a pas été métabolisé, transformé.
Changer c’est réécrire le passé
Le but de toute thérapie est de modifier le passé. Non pas le passé historique mais le passé tel que nous le vivons.
Le souvenir traumatique reste inchangé dans la mémoire malgré le temps qui passe. Le caractère traumatique de l’événement a “immunisé” son souvenir contre l’influence du présent qui ne peut plus le réécrire.
L’hypnose, l’Emdr, la respiration holotropique sont des thérapies innovantes. Elles permettent de transformer ces mémoires immuables en des souvenirs sensibles aux effets du présent. Il n’est pas nécessaire de “savoir” pour guérir, et le changement ne vient pas du sens donné à l’expérience traumatique. L’apparition d’un sens nouveau ne fait que témoigner du changement effectué.
Conclusion
Certains évènements douloureux ne sont pas “digérés” ce qui va influencer l’individu le reste de son existence. Les images, les sons, les odeurs, les émotions et sensations physiques ont été mémorisés “en l’état”, tels qu’ils ont été vécus à ce moment-là. Un traumatisme persistant se manifeste entre autre par des croyances irrationnelles, “je suis nul”, “je suis coupable”… des émotions douloureuses et des comportements pathologiques.
L’Emdr et la respiration holotropique permettent l’accès à des réseaux de mémoires très anciens qui réactive le système de traitement de l’information que chacun d’entre nous possède. Ceci afin de transformer les traumatismes figés, responsables de nombreuses souffrances et limitations en des souvenirs non douloureux.
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