La régression dans la thérapie holistique est une approche qui consiste à explorer les souvenirs passés, parfois jusqu’à la petite enfance, voire des vies antérieures, pour identifier et résoudre des blocages physiques, émotionnels ou psychologiques. L’objectif est de revisiter ces moments pour mieux comprendre et guérir les blessures émotionnelles qui influencent la vie présente. Dans la thérapie holistique je propose différents outils qui permettent cette régression : l’Emdr, la respiration holotropique, ou d’autres techniques de respiration.
J’en constate au quotidien les bienfaits et j’observe une nette différence dans le processus de guérison des patients qui ne sont accompagnés que par des thérapies liées à la parole (bien qu’elles puissent être utiles et efficaces). Mais il me semble qu’à ce jour il est essentiel de passer par l’expérience directe du corps pour permettre un changement durable et en profondeur. J’ai rencontré beaucoup de personnes en thérapie qui avaient déjà suivi un chemin thérapeutique mais dont le comportement n’avait pas changé parce-qu’il n’y avait pas eu de travail fait au niveau des mémoires du corps.
Bien que cette méthode relève principalement de la psychologie et des thérapies spirituelles, certains de ses bienfaits peuvent être expliqués par les neurosciences.
Comment fonctionne la régression dans la thérapie holistique ?
Pendant une séance de régression, je crée un environnement sécurisant et propice à la relaxation profonde. Grâce à des techniques comme l’Emdr, la respiration holotropique, la visualisation guidée ou une simple conversation introspective, le patient est invité à replonger dans des souvenirs anciens. Ces souvenirs peuvent être précis ou se manifester sous forme d’images, d’émotions ou juste de vagues sensations.
Pourquoi utiliser la régression ?
Bien souvent, cela permet de comprendre des comportements actuels. Une maladie, une dépression, une colère excessive, des difficultés à accueillir ses émotions… Tout est un terreau fertile à notre propre compréhension. Les réactions émotionnelles disproportionnées peuvent avoir leur origine dans des événements passés non résolus. La régression permet de libérer les émotions bloquées. En revivant ces moments de manière encadrée, le patient peut exprimer et libérer ses émotions refoulées et réinterpréter ses souvenirs.
Avec la perspective adulte, il est possible de redonner un sens différent aux expériences de l’enfance et de réduire leur impact négatif sur notre vie. Cela permet de changer les mémoires présentes et d’accéder à de nouvelles ressources.
Les bienfaits de la régression
La régression est une approche puissante qui permet une meilleure compréhension de soi, une libération émotionnelle et une réduction de l’impact des traumatismes.
La régression en thérapie peut être utilisée comme outil complémentaire pour aider à soulager certaines maladies psychosomatiques, mais il est important de préciser qu’elle n’est pas une méthode de guérison radicale et immédiate. Elle vise plutôt à agir sur les dimensions émotionnelles, mentales, spirituelles et psychologiques qui vont influencer le corps.
Comment la régression peut-elle aider ?
La régression vise à explorer les souvenirs anciens ou inconscients susceptibles d’avoir laissé une empreinte émotionnelle forte. En revisitant ces souvenirs et en libérant les émotions associées, certains patients constatent une nette amélioration de leur état physique.
Libération du stress et des émotions refoulées : Le stress chronique influence le système immunitaire et peut perturber les fonctions corporelles. La régression aide à identifier et à libérer des émotions bloquées.
Réinterprétation de traumatismes : Un événement traumatique peut laisser une empreinte qui se traduit par des symptômes corporels. Revisiter cet événement avec une perspective adulte permet de diminuer cette charge.
Prise de conscience des schémas émotionnels : La régression aide à identifier les croyances négatives inconscientes qui alimentent la maladie (exemple : un sentiment persistant de culpabilité ou de rejet).
Auto-guérison psychocorporelle : En travaillant sur l’esprit, certains patients ressentent une amélioration globale du bien-être. Cela favorise les processus naturels de réparation du corps.
Exemple de situation thérapeutique
Un patient porte un très lourd sentiment de culpabilité. Il a eût une première femme qui a eût un cancer et qui est décédée.Sa deuxième femme aura elle aussi un cancer et se suicidera. Il sort d’une période avec sa nouvelle compagne qui elle aussi vient d’avoir un cancer mais est en rémission. Dès qu’il apprend cela, il “relâche” les tensions des précédents mois et “de manière tout à fait incompréhensible” une grande vague de culpabilité l’envahit. La mémoire a été réactivée.
En descendant dans son histoire, le traumatisme originel se situe à ses 6 mois. Son père décide de partir en France (il est né au Portugal) pour trouver du travail et une maison. A 6 mois il crée la croyance qu’il est responsable de la séparation de ses parents. S’ensuit une empreinte de culpabilité très forte qui va se rejouer plusieurs fois dans sa vie. Les séances ont permis de travailler sur cette mémoire et sa culpabilité pour s’en libérer et créer une autre dynamique.
Les bénéfices potentiels
Bien que non miraculeuse, la régression peut contribuer à :
- Une diminution des symptômes physique
- Un meilleur accueil des émotions, plus de légèreté, de joie, de résilience
- Une réconciliation avec son passé, ce qui peut indirectement améliorer la santé physique, psychique et émotionnelle.
- L’ouverture à la spiritualité.
La régression est un outil puissant pour favoriser un équilibre entre le corps et l’esprit.
Qu’est-ce que disent les neuroscientifiques de la régression dans la thérapie holistique ?
La porte d’accès à des souvenirs émotionnels profonds
La thérapie par la régression stimule l’accès aux souvenirs stockés dans l’hippocampe (mémoire explicite) et l’amygdale (mémoire émotionnelle). Les neurosciences montrent que revivre des souvenirs traumatiques dans un environnement sûr peut faciliter leur « recontextualisation » et leur désensibilisation. Cette démarche contribue à une diminution de la charge émotionnelle négative associée à certains événements.
Désensibilisation des traumatismes
Les études sur la plasticité cérébrale montrent qu’une relecture cognitive d’un événement traumatique peut affaiblir les connexions neuronales associées à la peur. L’intégration émotionnelle permet une reconfiguration des circuits neuronaux impliqués dans la régulation du stress.
Renforcement de la connectivité cérébrale
La pratique de visualisation et de souvenir stimule des zones cérébrales impliquées dans l’imagerie mentale, notamment le cortex préfrontal et les régions pariétales. Cela peut améliorer la flexibilité cognitive et renforcer les capacités de régulation émotionnelle.
Activation des circuits dopaminergiques
La libération émotionnelle durant une séance de régression peut entraîner une sensation de soulagement et de bien-être, parfois liée à l’activation du système dopaminergique. Cette libération favorise une meilleure gestion des émotions et une sensation de légèreté psychologique.
Consolidation de l’identité personnelle
Les neurosciences montrent que la réévaluation des souvenirs modifie leur « empreinte » dans la mémoire. Cette recontextualisation permet de transformer la perception de soi, rendant les souvenirs moins limitants sur le plan émotionnel et comportemental.
Conclusion
La thérapie avec la régression peut exploiter des mécanismes cérébraux tels que la plasticité neuronale, la recontextualisation des souvenirs et la régulation émotionnelle pour favoriser la guérison. Les neurosciences valident certains de ses bienfaits, en particulier dans la gestion des traumatismes, l’accompagnement des maladies et la régulation du stress.
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